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LE SIÉGE DE PARIS

— Je m’en vais, c’est convenu. J’en suis bien heureux, et vous n’en doutez pas. Cependant, permettez-moi une dernière observation. Vous êtes sur le point de commettre une der ces fautes qui s’appellent d’un autre nom. Un procès est impossible. C’est l’avis de MM. Leblond, procureur général, et Henri Didier, procureur de la République, vos amis, deux hommes sages, modérés, et dont la grande expérience judiciaire vous est connue. Vous resterez en route, et n’aurez que les inconvénients de ces arrestations. Nous discutons depuis deux jours, on le sait, et vous pensez bien que MM. Blanqui, Flourens, Millière, se sont mis à l’abri de vos recherches. Vous n’arrêterez que des seconds et des troisièmes rôles. Tout au moins, attendez jusqu’à demain, après le vote qui vous concerne, pour qu’on ne vous accuse pas de manœuvre électorale. Vous serez réélus à une grande majorité, n’affaiblissez pas votre succès.

— Oui, répond M. Picard, et demain, au nom même de ce succès, on nous demandera une amnistie.