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LE SIÉGE DE PARIS

chère Alice, « le perroquet blanc ». Son effroi de l’invasion prussienne se double de l’épouvante d’une révolution communiste ; il est affolé de peur, et il m’a fait une harangue où il y avait autant de taratata que dans le discours de Pourceaugnac. Tu sais qu’il n’est point bonapartiste, ton perroquet ; il m’a dit :

— Ce misérable Napoléon payait des socialistes excentriques, des babouvistes, pour effrayer les bourgeois, pour surexciter les ouvriers. Vous croyez à une révolution ?… vous aurez une émeute sociale, le pillage, le reste ! Ah ! oui, vous allez proclamer la déchéance, revendiquer notre honneur, sauvegarder les pauvres miettes de la France ! La patrie appelle au secours, et les ouvriers vont vous chanter :

Les peuples sont pour nous des frères,
Et les bourgeois des ennemis.

Que de rancunes, de divisions et de haines !… Vous allez voir !… C’est bien le moment des réformes sociales ! Les Prussiens détruisent l’épargne des paysans ; les Prussiens brûlent les ma-