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3 SEPTEMBRE.

gens attardés passent comme des ombres inquiètes. Si le boulevard est désert, dans les appartements, depuis le premier étage jusqu’aux mansardes, toutes les fenêtres sont éclairées. La grande ville ne dormira pas cette nuit !

À la première heure du matin, le 4 septembre, l’émotion est rentrée, homme par homme, aux foyers domestiques. C’est dans la famille que la patrie tient son dernier conseil. L’illumination générale n’annonce pas une fête, mais une veillée : la veillée des larmes. Il semble que sous chaque toit un malade est à toute extrémité et qu’on passe la nuit à son chevet.

Ce malade, c’est la France à l’agonie !



4 septembre.


Le temps est splendide ; les conservateurs sont effarés. J’ai vu arriver, ce matin, notre ami le réactionnaire que tu as surnommé, ma