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31 OCTOBRE.

vouement qu’il m’offre et d’être venu en un pareil moment ; je lui serre les mains, et je le supplie d’aller au secours d’Adam, qui est peut-être en danger.

J’ai appris ce jour-là, ma chère Alice, comment, dans des circonstances graves, une amitié récente peut en une heure, en une minute, devenir une amitié inaltérable.

Je rentre dans le cabinet du préfet, et presque aussitôt l’étonnant Frontin réapparaît. Il semble être sorti de la muraille. Son costume est modifié ; la première fois, il avait son pantalon dans ses bottes, sa tunique de garde national ouverte, son fusil sur le dos, son képi en arrière ; cette fois-ci, il a son fusil au bras, il est boutonné, brossé, soigné. Il récite :

— Le préfet a vu le général Trochu. Du Louvre, il est allé place Vendôme, où il a pris le commandement d’une colonne de gardes nationaux. M. Jules Ferry, qui est aussi parvenu à s’échapper, le précède à la tête d’une première colonne. Il est convenu que M. Ferry ira par les quais et M. le préfet par la rue de