Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/234

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
218
LE SIÉGE DE PARIS


de mon communeux. Nous nous sommes embrassés comme deux frères.

Je serre la main de Charles. En partant, il ajoute :

— A demain. N’oubliez pas que vous déjeunez chez nous. Si M. Adam a besoin de mon père, il se tient dans le cabinet de M. Étienne Arago. Après avoir été deçà delà, on a voulu le traîner encore de M. Delescluze à M. Flourens, qui ne s’entendent pas, et de M. Blanqui à M. Flourens, qui ne s’entendent pas davantage. Mon père a fini par répondre, devant moi, avec cet air doux et fier que vous lui connaissez : « Je donne audience ici, que ceux qui veulent me parler y viennent. »

Mais c’est toujours la confusion des nouvelles. J’étais encore dans le salon quand on me prévient, de la part de M. Pouchet, que le moment difficile est arrivé, que M. Raoul Rigault est sur le quai avec trois ou quatre cents hommes armés, et qu’il demande à prendre possession de la Préfecture de police. M. Pouchet a consenti à recevoir M. Rigault, seul, bien entendu.