Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/233

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
217
31 OCTOBRE.


beaucoup mieux que moi, et ses canons vous sont plus utiles que mes lanternes. »

Charles Dorian boÎte, et je lui demande pourquoi.

Il a voulu entrer à l’Hôtel de ville et y rejoindre son père. On l’en empêchait ; il a grimpé par une fenêtre basse, et on lui a donné un coup de baïonnette dans la jambe. Sur le moment, il n’a pas senti la blessure, il a sauté, et il a rejoint son père.

— Et que vous a-t-il dit, Charles ?

— D’être tranquilles ; qu’on est d’accord, que ça finira cette nuit, et que demain nous aurons les élections. J’en suis bien heureux, continue Charles. Imaginez-vous que, dans mon bataillon, j’ai un ami, mon meilleur ami, avec lequel vous avez dîné l’autre jour à la maison. Il était pour la Commune. Tantôt, nous avons failli nous embrocher. Ayant appris de mon père que tout allait mieux, qu’on ne se tuerait point, je songe d’abord à mon mollet qui me fait mal, je retourne au ministère pour me faire panser, et tout à l’heure, en sortant, je tombe dans les bras