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3 SEPTEMBRE.

Bastille pour saluer le génie de la Liberté et réveiller le faubourg Saint-Antoine, endormi depuis vingt ans.

Quand nous revenons de la place de la Bastille vers le boulevard Montmartre, nous formons une masse serrée, dense, innombrable. Une députation se détache et se rend chez le général Trochu par la rue de la Paix. Des délégués choisis par la foule vont trouver les députés de l’opposition rue de la Sourdière.

Après bien des allées, des venues, des pourparlers, des débats, des discussions, auxquels nous prenons tous part, il est entendu qu’on remettra au lendemain la manifestation contre le Corps législatif. La facilité de réunir une plus grande armée de citoyens, le hasard heureux qui fait du 4 septembre un dimanche, ce mot de déchéance si bien trouvé, qui convient à M. Trochu, nous dit-on, que les députés de l’opposition approuvent avec enthousiasme, et qui détermine si politiquement le but de la révolution, tout cela calme les plus impatients et satisfait les plus irrités.