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LE SIÉGE DE PARIS.

choisis, les plus riches, ce serait provoquer les faubourgs, avancer l’heure du conflit, et le rendre sanglant à coup sûr.

Vers huit heures et demie, après ses derniers rapports reçus, Adam part. Il trouve le général Trochu calme, tranquille, informé, ses déterminations prises.

— Nous sommes un gouvernement né de l’opinion publique, dit-il, et nous ne pouvons chercher notre appui en dehors d’elle. Nous n’en avons pas le droit. Si l’opinion se retire de nous, si aujourd’hui elle nous abandonne, je m’incline. Par conséquent, mon cher préfet, ne nous servons que de force morale.

— Et si MM. Flourens et Blanqui tentent un coup de main ?

— Alors nous nous défendrons vigoureusement, avec toutes nos forces.

Force morale ! En sortant du Louvre, Adam traduit ces mots par emploi de la garde nationale. Il va place Vendôme, et commande dix bataillons. Ils doivent être réunis le plus promptement possible et couvrir les approches de


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