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3 SEPTEMBRE.

La haine de la foule, un moment attachée et comme fixée sur Napoléon III, se détourne tout à coup en indignation violente contre le Corps législatif. N’est-ce pas le Corps législatif qui a voté cette guerre maudite et qui a consommé notre désastre par sa bassesse ? Cette chambre, cette misérable chambre a une séance ce soir même à minuit. Il faut marcher sur elle et la chasser !

Au moment de se former en colonne sur la chaussée, la foule s’arrête hésitante. Rien de plus étonnant que ce spectacle, exclusivement parisien. On cherche un mot d’ordre, un mot de ralliement, je ne sais quelle parole populaire qu’on chantera au besoin sur l’air des lampions et sans laquelle Paris ne s’ébranlera pas. On propose :

— À bas le Corps législatif !

— Non ! non !

— Alors, vive la République !

— C’est trop tôt.

— Vive la France !

— Connu.

— Mort aux Prussiens !