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LE SIÉGE DE PARIS.

Beaucoup, parmi les sages, disaient : « Nous n’exigeons pas de succès ; mais nous ne voulons point de défaites causées par la légèreté, l’insouciance, l’incapacité des généraux. »

Quand j’arrivai au Conservatoire de musique, l’un des blessés, mon ami Poulot, m’accueillit en me criant : « Le Bourget est repris ; je viens d’entendre lire la dépêche rue Drouot. » J’eus un éblouissement. Il me dit mot pour mot le texte de la dépêche. Hélas ! c’était celle de la veille ! Je fus obligée de désillusionner là tous ceux qui espéraient encore. Je les quittai désolée. Je revins par les boulevards, pied, me pénétrant de la douleur de la foule, mêlant la mienne à la sienne, mon patriotisme à son patriotisme. À mesure que j’avançais, mon cœur et ma tête s’échauffaient. Je voyais mon boulevard Poissonnière, j’eus l’idée de rentrer chez moi pour me calmer. Cependant il me sembla utile de prévenir Adam, de lui dépeindre la physionomie du boulevard ; je retournai auprès de lui.

— On commence à trouver votre Trochu par