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LE SIÉGE DE PARIS.

a Félix Pyat, dans la crainte que Félix Pyat ne le trahît. »



30 octobre.


Aujourd’hui, j’ai assisté au concert Pasdeloup. J’arrivai un peu tard, quoique partie depuis dix heures du matin de la Préfecture, parce que je m’étais attardée aux ambulances. Je traversais difficilement une foule énorme, lorsque, dans l’allée du parquet, je rencontre brusquement M. Guéroult, qui me crie : « Nous avons perdu le Bourget ; nos généraux sont ineptes, il faut qu’on en fusille quelques-uns ! » Je fus atterrée par cette apostrophe. J’avais, comme tout le monde, tiré une grosse espérance de cette prise du Bourget. Je ne puis exprimer le chagrin, le découragement, la colère, le désordre moral qui m’envahit. Je tombai sur une chaise sans savoir où je me plaçais. Comme on demandait à grands cris la Marseillaise, je craignis de