Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/174

Cette page a été validée par deux contributeurs.
158
LE SIÉGE DE PARIS.


qui depuis quarante ans travaille le matin, ne travaille le soir qu’à force de courage. Rochefort, enfant terrible, dit tout haut ce que les plus hardis pensent tout bas ; sa seule naïveté est de croire, en voyant au général Trochu un habit militaire, que c’est un soldat. Dorian, qui n’assiste pas régulièrement au conseil, fond des canons, que le ministère de la guerre appelle les canons du commerce !

J’ai retrouvé hier, tout à coup, chez moi, le jeune homme qui m’a protégée, dans la foule, le jour de mon départ pour Granville. Nous nous reconnaissons, je lui serre la main, je le remercie. Il est amené par M. Hauréau ; c’est un allié du directeur de l’Imprimerie nationale.

« Que le monde est petit ! » dirait M. Prudhomme.

Ce voyage à Granville, j’ai bien fait d’en avoir l’idée ; j’ai embrassé ma fille. Qui sait où elle est maintenant ? Je donnerais ma main droite pour avoir de ses nouvelles.