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29 SEPTEMBRE.

La canonnière Farcy fait des siennes. Nous avons failli prendre Garches ; pour faillir, à nous la palme ! Le général Trochu a pu voir là que les mobiles n’ont pas peur, et nous en avons soixante mille. Confiance donc, messieurs les militaires ! On a fondu des canons aujourd’hui pour la première fois, grâce à l’énergie de Dorian, à sa volonté tenace ; on dit que nous en fondrons quinze tous les deux jours.

La physionomie du gouvernement n’a pas d’ensemble ; les personnes y ont chacune un caractère tranché. Le général Trochu parle ou se tait, il ne cause pas. M. Picard lance de temps en temps, au travers des conversations comme au travers des monologues, ses flèches de Parthe. Jules Simon, nerveux, sensible, gémit, se décourage, demande qu’on le soulage de charges trop pesantes. Emmanuel Arago, sincère, ne tonne qu’en plein orage. Eugène Pelletan s’emploie à bien faire, s’émeut, se passionne, espère que cela arrivera. Jules Favre, rêveur, idéaliste, cherche à embellir d’une forme toujours heureuse des jugements toujours incomplets. Garnier-Pagès,