pénétré dans Paris avant-hier. Il a fait venir
des agents secrets. Tous sont dévoués à l’ex-empire. Comment s’y prendre ? Adam aurait
donné vingt mille francs de sa poche pour cette
capture. Mais, parmi les agents capables de
suivre une affaire aussi délicate, les uns jouent
franc jeu et répondent qu’ils ne peuvent s’en
charger ; les autres, plus corrompus ou plus
audacieux, disent « Quelle que soit la somme
qu’on nous donnera pour livrer le personnage,
nous sommes certains d’en avoir le double si
nous ne le trahissons pas. »
À la séance du gouvernement, ce soir, on a parlé des propositions que vient faire M. Burnside, le général américain, au nom de M. de Bismark. Toujours la cession de l’Alsace et de la Lorraine ! M. Trochu aurait dit mot pour mot, devant Adam : « Nous avons envoyé M. de Bismark se promener, l’autre jour, dans de plus mauvaises conditions ; pourquoi hésiter aujourd’hui ? Sauvons l’honneur et risquons la partie. »
Je n’en peux croire mes oreilles, et je ré-