par Maurice Sand, à la plume, où tous les événements
de l’empire avaient été prédits, en
décembre 1848, avec une lucidité effrayante.
Sauf les Prussiens, qui étaient des Cosaques
dans l’album, la prophétie se trouvait réalisée
de point en point, événement par événement :
la présidence, le coup d’État, l’empire, les plébiscites,
les paysans courant aux urnes pour
voter oui et croyant que « l’empire c’est la
paix » ; puis la guerre, l’invasion, Paris assiégé,
mourant de faim, la lâcheté de Napoléon III et
Napoléon Ier versant des larmes du haut de
l’Empyrée ;
enfin, dit notre ami, deux derniers
dessins qui, je l’espère, ne deviendront pas une
vérité, représentant le pétard élastique, c’est-à-dire Paris se faisant sauter, et les nobles faubourgs, c’est-à-dire trois ouvriers montant la garde
auprès d’un canon sur les ruines de Paris.
— Jamais pareille vision n’a été plus complète dans l’esprit d’un artiste, répéta Eugène Lambert ; quel malheur que cela ait été brûlé en 1852 !
— Cet album existe, s’écria Adam ; je le con-