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LE SIÉGE DE PARIS.

8 octobre.


Il pleut. Je vis une partie de la journée aux ambulances. Une brodeuse est venue me trouver pour convenir du dessin d’un drapeau que Mme Paul Albert, sa mère et moi, nous offrons au bataillon des mobiles d’Ille-et-Vilaine. Ces mobiles se sont fort bien conduits à Châtillon, mais ils ont perdu leur drapeau. C’est convenu, nous le remplaçons. Le drapeau neuf sera brodé aux armes de la ville de Rennes, avec tour, hermine et le reste.

Un de nos amis, Eugène Lambert, ami de Mme George Sand, dînait avec nous. Il avait son costume de garde national, et nous riions de sa tournure, de celle des hommes de son bataillon, le 19e, où la plupart des peintres célèbres, des écrivains, des sculpteurs, sont entrés. Nous nous racontions à ce propos les mille histoires des troupiers de Maurice Sand.

Eugène Lambert nous dit que l’un de ses grands chagrins était la perte d’un album dessiné