car nos forts ont pris avec nos marins tous les
termes d’un vaisseau — signalaient des grand’gardes prussiennes dans le village de l’Hay. Le
commandant courut au rempart, en nous criant
que nous pouvions le suivre, si le cœur nous en
disait. Nous le suivîmes
et, un instant plus
tard, nous étions installées sur les glacis, lorgnette en main, tout près des canons qui nous
fendaient les oreilles, et nous souffletaient avec
de la terre et des éclats de fascines.
Chaque fois qu’un boulet partait, mon cœur battait à l’idée que, sous ma lorgnette, je pourrais voir l’un de nos ennemis frappé à mort. Tout à coup, le commandant signale au meilleur de ses pointeurs un officier prussien, assis dans un fauteuil, sur un balcon, dans une des plus jolies maisons de l’Hay. Cet officier, armé d’une longue-vue, regardait insolemment le fort. « Visez le balcon, » dit le commandant… Pan ! le boulet troua la maison : balcon, fauteuil, officier prussien, tout disparut. Les camarades du pointeur applaudirent à outrance je jetai un cri de victoire. Le commandant se re-