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2 OCTOBRE.

et celui de Pianori, c’est M. Piétri, avec son illustre maître, qui a comploté les autres !

Les fortifications, les remparts, les portes, les fascines, les tonneaux, les fagots, les cantines, les huttes de feuillages, mais tout cela est on ne peut plus intéressant, on ne peut plus curieux à voir ! C’est dimanche. Une population nombreuse envahit le chemin de ronde ; les ouvriers circulent et travaillent ; les gardes nationaux, posés en sentinelles sur le rempart, font tableau dans ce cadre de terre crayeuse, blanche, sur ces buttes de terre éventrées.

C’est le second dimanche du siége.

Nous revenons aux ambulances du IXe par des rues pleines de promeneurs. Paris, depuis qu’il est prisonnier, vit sur ses boulevards. Nous rencontrons une de nos amies ; elle va elle-même à une ambulance de la rue Saint-Lazare, pour passer la nuit auprès d’un officier, M. de Castres, blessé à Chevilly, et qu’on dit perdu ; il a vingt-sept ans.

Notre amie nous raconte une conversation qu’elle a entendue entre deux blessés, dans une