L’atelier de lingerie au Conservatoire est une grande ressource pour quelques femmes. Au lieu de demeurer seules chez elles à se ronger le foie, à se dévorer l’âme, elles viennent travailler en commun pour les blessés ; les plus courageuses fortifient les plus faibles ; on cause de la guerre, du siége, du gouvernement, des journaux, on discute, on s’anime ; les imaginations trouvent un aliment. Toutes me remercient pour le bien moral que je leur ai fait en les arrachant à leur isolement. Les maris sont dehors, et, pendant leur absence, les femmes, dans le ménage, pensent aux amis, aux parents, aux enfants éloignés, à tous ceux dont on n’a plus de nouvelles, qu’on ne reverra peut-être jamais… Il faut le travail, la distraction.
À la mairie du IXe arrondissement, ou plutôt la salle Drouot, le comité des ambulances municipales m’a voté des remercîments.
Que de misères ! combien de gens subissent d’affreuses privations ! Un ami m’a envoyé une pauvre femme, qui sait quatre langues, qui