Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/120

Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
LE SIÉGE DE PARIS.

à Paris ; craignant que son exaltation ne le rendît fou, ses parents l’ont amené, l’ont confié au docteur Chenu, qui en a fait un de ses aides.

L’autre soir, le moutard s’est caché dans une voiture d’ambulance, sous des matelas ; tandis que les ambulanciers ramassaient les soldats blessés dans un engagement, il a saisi le fusil d’un Prussien mort, et il a tiré sur un Prussien vivant ; puis, avec ce fusil, il est revenu se cacher sous ses matelas. Prussiens et Français ont cherché l’auteur du crime et ne l’ont pas trouvé. En arrivant au palais de l’Industrie, le bonhomme est sorti de sa cachette avec son fusil, qu’il prétend garder. J’ai félicité ce héros. « Je suis calmé, disait-il ; je voulais tuer mon Prussien ! » Barra et Viala peuvent revivre !

L’un des fils de M. Victor Lefranc est gravement blessé à la cuisse. M. Jules Simon m’écrit que son fils aîné est au feu depuis le matin. Nos amis font leur devoir, il le faut !