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23 SEPTEMBRE

Une merveilleuse du temps de l’empire n’aurait pas reçu avec plus d’enthousiasme une robe de chez Worth !

Ce soir, les boulevards étaient couverts de groupes nombreux. Quels désirs de combattre, de mourir pour la patrie ! Chaque mot, chaque geste, a pris maintenant une physionomie ; un signe, une parole, veulent dire cent choses comme entre gens qui ont une idée fixe et qui vivent ensemble. Nous voulons, nous Parisiens, être utiles à notre France bien-aimée !

Au-dessus de la place de la Concorde Bérénice brillait ; elle brille aussi pour les Prussiens. Étoile insensible ! que tu ressembles peu à la statue de Strasbourg, lumineuse comme toi, sous sa décoration de lanternes ! Pauvre belle statue ! son front de pierre me semble plein de tristesse.

Au palais de l’Industrie, on me raconte l’histoire vraie du petit bonhomme de l’Internationale qui a tué son Prussien. Il est fils d’un notaire de province, il a douze ans ; il a voulu être de la Société de secours aux blessés, venir