Page:Lamber - Le siège de Paris, 1873.pdf/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.
97
21 SEPTEMBRE

nettoyer quelquefois, porter souvent son fusil au jeune Cavaignac. Bobéchon rudoie celui qu’il appelle un fils de famille, il déblatère contre le bourgeois. Rien n’est plus adorable, paraît-il, que la bienveillante patience de Godefroy Cavaignac.

Troisième et simple histoire.

Un jeune garçon de quatorze ans a tué un Prussien. C’est un petit maraudeur. Il se faufilait un soir hors des lignes françaises ; il aperçoit un fusil posé contre un arbre, puis une sentinelle ennemie qui accomplissait un devoir nécessaire, comme disent les troupiers de Maurice Sand ; il le tue roide en plein dos, et le traîne jusqu’à nos avant-postes. Les gamins de Paris ont promené ce héros malgré tout, après l’avoir affublé d’un costume d’officier beaucoup trop long, et d’un képi de colonel qui lui tombait sur le nez. Ç’a été un long triomphe de la Bastille à la Madeleine.