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nité, qu’il s’agit, dans le livre de M. Proudhon, d’amour fait sans homme ni femme et de progéniture créée sans père ni mère, dans un monde chimérique qui n’a point d’habitants et n’existe nulle part, si ce n’est à l’état d’idéal, dans la boîte osseuse d’un cerveau pétrifié. Requiescat in pace !!!

Après avoir montré l’amour considéré en lui-même, c’est-à-dire en dehors des sentiments humains, M. Proudhon cherche comment la société s’y prendra pour soumettre cette force à ce qu’il appelle la justice. Je demande la permission de citer textuellement la récapitulation qu’il fait lui-même de ses motifs déterminants ; tout le système de M. Proudhon est dans ces deux ou trois pages :

« Devant cette complication d’embarras provenant, soit de la défaillance inévitable de l’amour, soit de la faiblesse onéreuse de la femme et de la fragilité de ses attraits, soit enfin de l’alimentation plus onéreuse encore des enfants ; en présence de cette lassitude inévitable, de ce mécompte humiliant, de cette dépravation imminente, de cette tyrannie du plus fort qui attend la femme, de ce péril qui va frapper une malencontreuse progéniture, on devine quel a dû être, à toutes les époques, le vœu du cœur humain,