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ment devant les pas du voyageur l’horizon que son regard embrasse. En un mot, il en est de l’idéal en amour comme de l’idéal en religion. Voulez-vous rectifier, améliorer l’idée de Dieu ? Rectifiez l’entendement, améliorez la conscience. Voulez-vous purifier l’amour dans le réel et dans l’idéal ? Purifiez le sentiment, éclairez l’intelligence.

Quand il traite de l’amour, comme lorsqu’il parle de Dieu ou de la propriété, M. Proudhon ne voit jamais que l’absolu ; il étudie Dieu en soi, la propriété en soi, l’amour en soi. C’est là un résultat de son éducation scolastique, résultat déplorable qui infirme sa logique toutes les fois qu’il essaie de sortir de la négation pure.

Aussi, dans tous ses ouvrages, quelle puissante dialectique dépensée en pure perte ! que de vaines et ingénieuses critiques ! quelle force et quelle stérilité ! que de coups d’épée dans l’eau ! que d’ennemis pourfendus qui étaient de simples nuages ! quels brillants coups de lance dirigés contre des moulins à vent !

Comment connaître la propriété en soi, quand la propriété n’est qu’un rapport, résultant de la nature des choses, proportionnel au temps, au milieu, à la race, au degré de civilisation, se mo-