Page:Lamber - Idees anti-proudhoniennes sur l amour la femme le mariage.pdf/91

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Halte-là ! monsieur. Vous insultez à l’amour des honnêtes gens. Ce n’est pas même la passion et ses phases que vous décrivez, c’est la débauche. Votre amoureux désillusionné n’est pas un type décent ; il sort des bras de quelque fille, traînant avec lui l’odeur du vice, honteux de lui-même, dégoûté de sa compagne, la haïssant peut-être, parce qu’il sent qu’il s’est avili, abaissé, amoindri avec elle. Non, monsieur, vous ne comprenez pas l’amour dans l’humanité, parce que vous méconnaissez dans l’homme, dans la femme surtout, l’être moral et intellectuel, parce que vous ne voulez voir dans l’être humain que la matière organisée.

Certes, l’attrait qui vient des sens a une grande importance, et l’on peut admettre que ce soit le point de départ de l’amour.

Mais si l’âme tend à s’absorber, à se confondre dans l’objet aimé, ne voyez-vous pas que cette impulsion de la part d’un être intellectuel et moral ne peut être purement animale ? Ne voyez-vous pas que le mélange de deux êtres doués d’attributs moraux et spirituels, pour être complet, ne peut s’arrêter à des rapports physiques ? Ne voyez-vous pas aussi que si le désir de fusion, d’absorption, est réciproque, il exigera un égal