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Quant à l’épouse, que deviendrait-elle si elle avait le malheur d’être mère ? Et si elle le devient, l’époux est reconnu le père de l’enfant d’un autre. Ainsi, toutes les fois que l’on méconnaît la loi de nature, on crée le désordre, puis on cherche à le dissimuler par le mensonge et l’hypocrisie. Mais le mensonge et l’hypocrisie ne remédient à rien, le mal reste, et le corps social se gangrène de plus en plus.

« La pérennité du mariage constitue seule, dit-on, la famille, et la rend durable. Si vous permettez au père et à la mère de se séparer, la famille se dissout ; si, de plus, il leur est possible de se remarier et qu’ils le fassent l’un et l’autre… » Eh bien, répondons-nous, dès ce moment la famille est reconstituée. Les enfants ont une double famille ; ils vont être aimés par quatre, au lieu d’être aimés par deux. « Mais, continue-t-on, vous introduisez des éléments de discorde dans les familles : la mère préférera toujours ses enfants à ceux de l’autre. » Nous ne voyons pas grand inconvénient à ce que la mère ait plus de tendresse pour les enfants issus d’elle, dès l’instant qu’elle n’épouvre pas de haine pour les autres.

Et pourquoi les haïrait-elle ? Parce qu’ils viennent diminuer la part de fortune qu’auraient les