Page:Lamber - Idees anti-proudhoniennes sur l amour la femme le mariage.pdf/202

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sance de l’autonomie de l’être humain. Ne pas accepter cette obligation, en ce qui concerne la femme, reviendrait à exclure la femme de l’humanité : ce serait lui refuser les attributs de l’être humain[1].

D. Que faut-il penser de cet apophthegme : La femme est le complément de l’homme ?

R. Il faut l’accepter en le complétant par cet autre qui lui est semblable : L’homme est le complément de la femme. C’est affaire de point de vue. Les deux sexes sont également indispensables à la formation de l’être social, et dans l’ordre individuel l’homme ne peut pas plus se passer de la femme que la femme de l’homme.

  1. Faisons cependant remarquer que nous ne raisonnons, dans toute cette étude, qu’au point de vue des principes, et que nous ne prétendons pas en exiger la réalisation sans tenir compte des temps et des lieux. Pour une foule de fonctions sociales les femmes généralement sont loin d’être majeures. Mais beaucoup d’hommes aussi sont loin d’être majeurs moralement et intellectuellement, ce qui n’a pas empêché la Révolution de proclamer le droit de tous les Français à tous les emplois. La Révolution a effacé, en principe, les différences de condition entre les hommes. C’est aussi en principe qu’il s’agit de les effacer entre les sexes. Faisons-nous d’abord une idée juste des droits de chacun ; il appartiendra ensuite aux générations futures d’entrer dans la voie de la réalisation, en augmentant, par l’éducation, le nombre des intelligences majeures dans l’un et dans l’autre sexe et dans toutes les classes de la société.