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attractions sont proportionnelles aux destinées, a fort bien dit le fondateur de l’école phalanstérienne.

Qu’il s’agisse de l’homme ou de la femme, l’être humain étant une activité consciente et intelligente, ne doit jamais être contraint dans l’exercice de ses facultés. La société n’étant pas une autorité sui generis, une puissance extérieure, et n’existant que par le concours des personnalités qui la composent, se nie dans son principe même, lorsqu’elle pénètre dans la sphère de la personnalité pour en arrêter arbitrairement l’expansion légitime. La sphère de chacun n’a pour limite que la sphère d’autrui. La société n’a pas de sphère qui lui soit propre, au moins par rapport aux êtres sociaux. Elle est le milieu dans lequel ces êtres fonctionnent, comme l’éther est le milieu dans lequel les sphères célestes, pondérées les unes par les autres selon leurs lois propres de gravitation, font leurs révolutions sans s’écarter jamais de leur orbite.

Ainsi, laisser les fonctions sociales également accessibles à toutes les activités intellectuelles et morales, sous la seule condition du mérite et sans considération de sexe, telle est l’obligation morale de toute société fondée sur la reconnais-