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qui sont plus particulièrement l’apanage du sexe faible. De même, pour le sentiment, il est des hommes chez qui il se manifeste par une sensibilité féminine, et il existe des femmes qui poussent la fermeté des nerfs jusqu’à la roideur, l’énergie du cœur jusqu’à la sécheresse, jusqu’à la dureté.

Si donc il est utile, au point de vue de l’organisation sociale, de se rendre compte des fonctions qui représentent l’élément féminin et de celles qui représentent l’élément masculin, il serait très-dangereux pour la liberté de vouloir déterminer d’avance les rôles respectifs des hommes et des femmes, et de parquer les uns et les autres dans des fonctions imposées par le sexe de chacun.

Du moment où l’on considère la loi comme étant l’expression propre, individuelle des êtres, il n’est plus permis de l’inventer. Au point de vue naturel, il faut l’étudier dans l’organisme et la faire dériver des fonctions propres de cet organisme ; au point de vue social, elle doit être librement formulée par l’être moral lui-même. Chaque personnalité libre et intelligente fait sa loi propre, réalise son autonomie, lorsqu’elle met ses actes en harmonie avec ses facultés, lorsqu’elle établit l’équation de ses fonctions avec ses aptitudes. Les