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pour déterminer cette différence, il faut une loi commune antérieurement reconnue qui serve de point de repère au double courant, de mesure au double phénomène. Ainsi, dans le fait de comparer deux corps pesants dans leurs rapports de poids, il y a bien les deux plateaux de la balance qui donnent le plus ou le moins ; mais pour déterminer la différence, pour l’exprimer et la convertir en fait, il faut un critérium de pesanteur, qui fait partie de la balance, ou que vous y annexez au moment de l’opération (comme les poids), mais qui, dans sa norme unitaire, est antérieur et supérieur au fait de pesage, et se rattache à la loi générale de pesanteur. Dans cette opération vous avez soumis un phénomène à sa loi propre, vous l’avez ramené à l’unité ; vous avez comparé deux choses entre elles dans leurs rapports avec une loi générale et vous avez formulé un fait nouveau. Eh bien, notre entendement procède de même. Seulement, notre entendement qui est vivant, est à la fois l’agent et l’instrument de l’opération. Comme la balance, il a ses deux plateaux et il a sa mesure propre ; mais l’emploi de la mesure et des plateaux lui appartient. Cependant, comme la balance, il ne fait que reproduire une loi générale. Cette loi, il la contient en lui dans