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l’homme s’arrête à la force. Quand l’un et l’autre sont arrivés à la plénitude de leur épanouissement physique, c’est alors que commence pour eux la création morale et intellectuelle, dont ils empruntent les éléments à la société. La femme une fois femme, comme l’homme une fois homme, se créent un esprit et une conscience ; l’individu acquiert alors un caractère qui lui est propre, caractère d’autant plus marqué, qu’il a développé davantage ses facultés par l’exercice et la volonté. Cette création autonomique, qui se reproduit sur la physionomie et lui donne un caractère, est tout indépendante de ce qui fait la beauté physique comme de ce qui fait la force musculaire. Elle est organique, et par conséquent fatale, en ce sens qu’elle est proportionnelle à la puissance des organes et à l’harmonie des facultés ; mais elle est libre aussi, parce que c’est la volonté qui la détermine. Enfin, elle est contingente, parce qu’elle dépend des influences des temps et des milieux. Dans tous les cas, et c’est ce qu’il importe de constater ici, cette création de l’être moral dure autant que les organes dans leur état de santé et de fonctionnement harmonique. En un mot, s’il est vrai que la femme soit une beauté comme l’homme est une force, la femme,