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ment deux organismes libres et intelligents concourant à la formation d’un fait de conscience, le généralisant et s’en faisant la règle de leurs actions futures, la loi de leurs rapports mutuels. Ici, il y a vraiment justice, parce qu’il y a des deux parts savoir et liberté ; les deux parties savent ensemble et coagissent librement. Mais la femme qui, d’après M. Proudhon, ne sait ni n’agit par elle-même, qui reçoit sa conscience de l’homme ; la femme qui n’est pas une liberté organisée, comment pourrait-elle établir avec l’homme des rapports de justice ? Connaît-elle sa loi, si elle est inconsciente, et peut-elle la faire, si elle n’est qu’une réceptivité ? et si elle est incapable de déterminer sa loi propre, comment pourra-t-elle concourir à une loi commune qui tienne compte de sa personnalité et comprenne, dans sa généralité, les conditions particulières de son être ? Or, si cette loi commune qui doit régler les rapports de l’homme et de la femme n’est que l’expression de l’être libre, du mâle, elle ne formulera que la moitié des rapports du couple. Elle sera toute au profit du mâle, ou plutôt ce ne sera pas une loi dans le sens vrai du mot, c’est-à-dire le résultat harmonique d’un double rapport, une règle générale résultant de la vérité des choses ; ce sera la