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Cet organe n’est-il pas l’organe de la justice ou plutôt du jugement ? n’est-il pas la balance qui pèse, le critérium auquel nous soumettons les faits pour les juger, les apprécier, les peser par la comparaison de leurs rapports ; et ce critérium, quoique fixe en tant que mesure actuelle, n’est-il pas changeant, modifiable, soumis aux influences de temps et de lieu, comme notre être tout entier ?

Et ce que nous disons d’une conscience n’est-il pas vrai de toutes les consciences ? Et dans une société donnée, si nous parlons d’une loi de la conscience collective, cette loi sera-t-elle autre chose que l’expression commune d’une décision prise à un moment donné par toutes ou par la généralité des consciences individuelles ?

Voulez-vous maintenant dire qu’il arrivera un moment où toutes les consciences formuleront le même jugement, exprimeront la même décision, décréteront la même loi, et voulez-vous appeler cet état harmonique des consciences individuelles, la conscience sociale, collective, humanitaire ? Je n’y vois pas d’inconvénient. Désirez-vous de plus que nous fassions de cette conscience commune un organe de l’humanité considérée comme un être collectif, comme un tout vivant, et que nous