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femme puisse gagner honnêtement les vêtements qui la parent et l’embellissent, et, au lieu de traîner dans la poussière du trottoir ses robes de soie et ses châles de dentelle, elle marchera libre et fière dans la modestie d’une toilette qui laissera voir sa beauté sans flétrir sa vertu et tarifer son honneur. L’éducation que l’on donne aux femmes n’étant propre qu’à en faire des poupées, a-t-on le droit de s’étonner qu’elles posent en poupées aux yeux des hommes et qu’elles finissent, les malheureuses, par prendre au sérieux le rôle stupide qu’on leur a appris dès leur enfance ?

Qu’on ne m’accuse pas de méconnaître le rôle de la femme dans la famille : je veux, tout comme M. Proudhon, que la femme s’applique à être épouse et mère ; mais je soutiens qu’il n’est pas vrai que la vie de famille suffise à l’activité physique, morale et intellectuelle de la femme. Le rôle de la poule couveuse est très-respectable sans doute, mais il ne convient pas à toutes et n’est pas aussi absorbant qu’on veut bien le dire. Et d’abord, il est bien des femmes qui ne se marient pas, il en est ensuite un grand nombre qui sont obligées d’ajouter leur travail de tous les jours au travail quotidien de leur mari. Deux producteurs, dans un ménage, va-