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L’idéal social, c’est la réalisation de la justice par la combinaison de la force et de la beauté unies par l’amour.

Mais sortons des abstractions et des aphorismes, puisque aussi bien, en notre qualité de femme, nous devons y être impropre, et examinons les faits.

Il suffit de jeter un coup d’œil sur l’histoire pour reconnaître que la civilisation d’un peuple est proportionnelle au rôle de la femme chez ce peuple, à son influence, à sa dignité morale ; plus une société se civilise, plus la femme y acquiert de la valeur et de la considération. De telle sorte qu’on peut dire, si l’on considère une société dans l’histoire, que le degré d’élévation de la femme donnera la mesure du degré de civilisation que cette société a atteint. Un peuple peut être très-civilisé et porter en son sein le prolétariat, le paupérisme, voyez l’Europe moderne ; l’esclavage même, voyez l’Amérique ; il ne peut être civilisé si la moitié de l’espèce humaine est en dehors de la vie sociale.

Bien plus, chez toute nation, chez toute race où la femme est isolée du mouvement social, renfermée dans le harem, dans le gynécée, tenue dans l’ignorance des choses de la patrie et de