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sent la société, l’homme ou même la nature.

Mais là où M. Proudhon est vraiment original, là où il triomphe, c’est dans la théorie de la résorption des germes. Il y revient avec complaisance pour établir l’infériorité intellectuelle de la femme. Nous ne le suivrons pas sur ce terrain ; mais nous citerons un mot d’un médecin de nos amis, physiologiste distingué, qui, après avoir lu cette théorie de la résorption des germes, nous disait : « M. Proudhon me fait l’effet d’avoir appris la physiologie là où M. de Pourceaugnac avait étudié la judiciaire, dans les romans. » Incapable d’apprécier par moi-même, je m’en tiens, sur ce point, au jugement du docteur. Qu’il suffise au lecteur de savoir que, d’après notre adversaire, la femme, ne possédant pas de germe, la résorption des spermatozoïdes ne peut se faire dans le cerveau. Dès lors, le cerveau n’est pas fécondé chez la femme. C’est ce qui fait que les universaux lui échappent. Elle ne sait pas abstraire. « Capable jusqu’à un certain point d’appréhender une vérité trouvée, elle n’est douée d’aucune initiative ; elle ne s’avise pas des choses, son intelligence ne se fait pas signe à elle-même, et sans l’homme qui lui sert de révélateur, de verbe, elle ne sortirait pas de l’état bestial. »