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dances sentimentales s’établissent entre deux personnes qui s’aiment et leur suffisent, au moins comme prélude d’une union prochaine. Mais vouloir que deux êtres qui ont des rapports sexuels ne se disent pas ce qu’ils éprouvent, vouloir que l’esprit et le cœur se taisent quand les sens parlent, c’est faire descendre l’homme au niveau, que dis-je au niveau ? au-dessous même de la brute, car la brute chante l’amour avant de se livrer aux transports de ses sens ; c’est reproduire en d’autres termes ce honteux sophisme que nous avons déjà eu l’occasion de relever : « que l’amour est pur chez les bêtes, parce qu’il est dégagé de tout sentiment moral et intellectuel. » Maintenant, que certaines natures incultes, que certains couples ignorants et grossiers soient assez arriérés pour en être restés à cette pureté bestiale qui fut sans doute le point de départ de l’humanité primitive, nous voulons bien le croire ; mais qu’on nous offre un pareil état comme un idéal enviable, qu’il se trouve un écrivain progressiste,

Au char de la Raison attelé par derrière,


qui soutienne systématiquement de telles monstruosités, voilà ce qui soulèverait l’indignation et