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cette chose si douce, pouvait-il être réprouvé par la bouche d’une femme ? D’où tenait-elle cette morale austère ? Jamais, je le déclare, je n’ai lu ni entendu rien de cette force. Prétendait-elle que des époux ne dussent pas s’aimer ?… Eh non ! Elle avait deviné, par un sentiment élevé du mariage, ce que l’analyse philosophique nous a démontré ; que l’amour doit être noyé dans la justice ; que caresser cette passion, c’est s’amoindrir soi-même et déjà se corrompre ; que par lui-même l’amour n’est pas pur ; qu’une fois son office rempli par la révélation de l’idéal et l’impulsion donnée à la conscience, nous devons l’écarter, comme le berger, après avoir fait cailler le lait, en retire la présure ; et que toute conversation amoureuse, même entre fiancés, même entre époux, est messéante, destructive du respect domestique, de l’amour du travail et de la pratique du devoir social. »

Comment trouvez-vous le lait caillé et la présure ? n’est-ce pas que c’est joli ? Quant au conseil que M. Proudhon met dans la bouche de sa mère, il n’a pas la portée que celui-ci veut bien lui donner. Des fiancés peuvent en effet ne pas s’entretenir directement de leur amour. Mille correspon-