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qui n’exige pas de retour. Ce n’est plus de l’égoïsme à deux ; mais c’est en même temps de l’amour de soi, pour soi et pour autrui. « Ce que j’aime dans notre enfant, disait une épouse à son mari, c’est toi et moi ; mais ce que j’adore en lui, c’est lui-même. »

Je n’ai pas le courage de suivre plus loin M. Proudhon dans son analyse de l’amour et de sa transformation nécessaire par la justice. Qu’il nous suffise de savoir qu’après avoir bien cherché, il ne trouve pas d’autres moyens de soumettre l’amour à la raison juridique que l’institution du mariage. Que dites-vous de la découverte ? C’était bien la peine de faire une si grande dépense de logique et un tel étalage d’érudition ! Nous verrons plus tard que la justice comme il l’entend, est une suprême injustice, car elle méconnaît l’égalité et supprime l’autonomie de l’un des deux êtres.

Quant au mariage, pour le moment, bornons-nous à en dire que, tel que M. Proudhon l’entend, c’est bien en effet le tombeau de l’amour.

« Le mariage, dit-il, doit dompter l’amour au nom de la justice… Le mariage n’est pas abandonné à l’inclination amoureuse, qui n’est point écartée, mais que l’on considère comme étant