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de la chair et de l’idéal ; la femme acquerrait une valeur économique (J’ai l’espoir qu’un de ces jours, chaque célibataire recevra un prospectus annonçant ce qui suit : Fourneaux, femmes, marmites économiques et perfectionnés, système P.-J. Proudhon, breveté s. d. g.), et les enfants seraient offerts comme une bénédiction et une richesse. »

« Ceci est-il sérieux ? » se demande alors M. Proudhon. J’avoue que cela me paraît sérieux. Le mariage, c’est-à-dire l’union de deux personnes qui s’aiment, quelles que soient d’ailleurs les formules du sacrement, est à l’amour ce que le fruit est à la fleur. Quant aux formules, aux modes, aux pratiques extérieures de cette union, elles varient selon les milieux, les temps, les mœurs, selon le degré et la forme des civilisations. Mais le mariage considéré dans sa plus grande généralité, c’est-à-dire comme l’union de deux êtres qui s’aiment et s’associent pour vivre ensemble, n’est pas, comme le suppose M. Proudhon, l’antithèse de l’amour. Les législateurs n’ont jamais entendu en faire le remède de l’amour : succédanée, oui ; antidote, non. Il y a une série à la fois logique et naturelle, qui est bien simple et n’engendre aucune contradiction :