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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

D’autre part, dans une pétition datée du 3 mars 1652, les habitants de la Chapelle prenaient fait et cause pour les religieux contre leur curé, déclarant que de tout temps l’aumônerie avait prélevé les grosses et menues dîmes du terroir de la localité, sans avoir jamais été troublée par aucun des curés prédécesseurs de M. Virgille.

Le Parlement rendit un arrêt, le 7 septembre 1661, maintenant les religieux en la possession et jouissance des grosses et menues dîmes, et dîmes vertes, même sur les terres de la cure, et réglant le montant du gros du curé et de l’aumône en grains à bailler aux pauvres[1].

Reprenant la suite des baux du fermage des terres et dîmes, disons que celui passé en 1657 à Anthoine Ruelle, nous apprend que la réception annuelle et obligatoire, par le preneur, d’un certain nombre de religieux de l’abbaye, était motivée par leur venue à la Chapelle pour y officier à la Chandeleur, et pour y percevoir le cens. Nous voyons aussi dans les droits concédés au dit preneur, celui de forage, qui s’appliquait aux personnes vendant vin en broche ou en gros et en détail[2].

Anthoine Ruelle, qui est un personnage important de la localité puisqu’il détient l’office de procureur fiscal, est encore fermier des dîmes et terres de l’abbaye, de par le bail du 2 juin 1666. En 1683 nous y trouvons Lambert Ruelle, qui appartient vraisemblablement à la même famille[3].

Dans le bail passé le 22 décembre 1744, à Nicolas-Charles Bouchard, procureur fiscal de la Chapelle, des dîmes et droits seigneuriaux déjà mentionnés plus haut, et de l’exploitation des terres particulières appartenant à l’abbaye, on voit que

  1. Voir le chapitre de l’Église et des Curés.
  2. Archives Nationales. S. 2375 A.
  3. Archives Nationales. S. 2375 B.