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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

époque, le poisson de mer venant du port de Boulogne passait par là, puisque ce chemin prit ensuite le nom de chemin des Poissonniers[1] ; enfin, la chaussée de Montmartre, qui fut plus tard la rue Marcadet.

Nous y voyons aussi l’indication de grandes demeures, sans doute célèbres à cette époque, comme l’hôtel de Messire Jehan des Dormants (sic) au chemin de la Tournelle ; l’hôtel du Lion d’Or, vers le chemin de Montmartre au Lendit ; l’hôtel de Bretagne, vers le même chemin ; et l’hôtel de la Drappière de la Chapelle, c’est ainsi que le dénomme le document, faisant le coin du chemin de la Tournelle.

La même pièce indique également que les religieux, après le prélèvement des dîmes, devaient au curé de la paroisse, pour son droit de gros, sur lequel nous nous expliquerons plus loin, un muid de méteil, deux muids d’orge et une queue de vin[2].

Cette perception des dîmes par l’abbaye n’allait pas sans soulever parfois des récriminations. Voici une enquête, du 4 août 1381, servant à justifier que l’aumônier est en possession du droit de percevoir la dîme, tant de grains que de vin, dans l’enclos des vignes et autres héritages de la maison qui fut à feu Maillart des Murs et sa femme, mariée en deuxièmes noces à Jean de Chambaudour, sis au village de la Chapelle-Saint-Denis. On trouve également la saisie, le 10 septembre 1381, d’un clos de vigne et grains, sis au même lieu, à la requête de l’aumônier, pour la dîme du vin et grains à lui due par Jean de Chambaudour, propriétaire du dit clos[3]. Une sentence des requêtes du Palais du 16 juin 1395, con-

  1. Voir chap. III.
  2. Archives Nationales. L. 840. n** 101-103. Et S* 2419 f* 85.
  3. Archives Nationales. L. L. 1192 f** 148 et 150.