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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

des cas de « rafraîchissemens extraordinaires, mais alors de les servir à la tête des chevaux et non autrement ». Le tout à peine d’amende, de prison et de mise en fourrière des chevaux[1].

Les documents du bailliage de la Chapelle conservés aux Archives Nationales, qui vont du milieu du XVIIe siècle à la Révolution, sont d’une grande pauvreté en tant que renseignements locaux. Les affaires ou causes de justice étaient très peu nombreuses, ne portant que sur des menus faits de dettes, mitoyennetés, héritages, viabilité, et leur rédaction si sommaire et si sobre d’explications, qu’il n’y a que fort peu de chose à en tirer.

La trace de quelques conflits avec le Grand-Châtelet s’y rencontre parfois, comme la citation à comparaître devant le lieutenant général de police de Paris, au mois de novembre 1722, d’un certain nombre de justiciables du bailliage de la Chapelle. Contre cette citation, le bailli proteste énergiquement, déclarant que ces personnes appartenaient à sa juridiction et non à d’autre ; il leur fit expresse défense de se rendre à l’assignation, comme aussi aux demandeurs de n’exercer de poursuites contre elles que devant le bailliage de la Chapelle, à peine de nullité et de 5o livres d’amende[2]. Presque toujours ces conflits naissaient du dualisme des justices, celle du roi, représentée par le Châtelet ; celle de l’abbaye de Saint-Denis, tenue par son bailliage. Le Conseil d’État, il est vrai, était là pour trancher les différends. C’est ce qu’il fit à propos du décès de Jean Bardou, laboureur à la Chapelle, entrepreneur de l’enlèvement des boues du quartier Saint-Eustache, et occupant seize chevaux pour son exploita-

  1. Archives Nationales. Z* 629.
  2. Archives Nationales. Z* 6o3.