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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS 159

jamais dépourvue de bon sens. C’est ainsi que pour le paiement du gros à la mesure de Saint-Denis au lieu de celle de Paris, ils disent :

Qu’il n’est pas déraisonnable de leur part en offrant de payer à la même mesure que celle qu’ils reçoivent et qu’ils sont en possession de payer, qui est celle de Sainct-Denis.

Pour la mise en demeure que leur adresse le desservant au sujet de la procession de sept ans, ils répondent :

Que c’est là une vision du dit Virgille, sans aucun fondement. Ce n’est pas à luy à prescrire à ses supérieurs mais à recevoir la loy d’eux.

Déjà, en i652, et dès le début du conflit, les habitants de la Chapelle avaient pris position, et donné raison à l’abbaye contre leur curé ou desservant, par une intéressante pétition que nous croyons utile de reproduire ici :

Par devant le greffier et tabellion commis au bailliage de la Chapelle St Denis, soubsignés, furent présens de leur personne : Me Jean Ruelle, procureur fiscal au dit bailliage ; Claude Moreau, garde du corps du Roy ; Christophe Bourin ; Jacques Pigalle ; Jacques Meusnier ; Barthélémy Petit ; Nicolas Louis ; Claude de Cour ; Jean Boudet ; Nicolas Bardou ; Anthoine Ruelle ; Nicolas Goursin ; Barthélémy Meusnier ; Guille Porlier ; Hyerosme Carré ; Jean Pigalle ; Jean Petit ; Jacques Boucault ; Anthoine Pigalle ; Louis Meusnier ; Jehan Masson, sergent des gardes du Roy ; Claude Blondel ; tous habitans, demeurant dans la paroisse de la dite Chapelle St Denis, lesquels ont dit et déclaré que depuis qu’ils se cognoissent qu’ils ont ouy dire de tout temps immémorial, que les Religieux, Grand prieur et convent de l’abbaye de St-Denis en France, à cause de leur office d’aumosnier uny à leur manse conventuelle, sont curez primitifs de la paroisse de Saincte Geneviefve de la dite Chapelle, et qu’en cette qualité, tous les ans ils leur ont vu faire les fonctions de curez primitifs le jour de feste de la Purification de Nostre Dame, pris et emporté les offrandes à eux présentées, et en cette qualité de curez primitifs ont toujours pris, prennent et percoibvent chacun an toutes les grosses et menues dixmes du terroir de la dite Chapelle, sans y avoir esté troublés par aucun des curez prédécesseurs du sieur Virgille, à présent leur curé. Ce fut fait et passé au dit lieu de la Chapelle St Denis, l’an mil six-cens-cinquante deux, le troisiesme jour de mars. Suivent les signatures[1].

  1. Archives Nationales, L. 840.