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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

leur payer les droits d’indemnité des terres qu’il possédait en son particulier, et de celles de la fabrique, offrant de satisfaire aux réparations « du chanceau » de l’église et non aux chapelles y joignantes, n’ayant accordé la construction d’icelles qu’à la charge de l’entretien[1].

Le conflit se prolongea durant de longues années, ce qui permit aux religieux de rédiger un factum en 1661, dans lequel sont définis leurs droits sur la cure de la Chapelle, et qu’ils produisirent contre François Virgille. Nous en découpons l’extrait suivant :

La terre de la Chapelle dépend de tout temps de l'aumosnerie de Saint Denys. Les aumosniers en estoient les seigneurs spirituels et temporels. Pour le temporel, ils y ont la haute, moyenne, basse justice et Baillage, toute seigneurie et censive sur toute l’étendue d’icelle. Pour le spirituel, ils sont les Patrons, nomment le prestre pour desservir la cure ou vicairerie perpétuelle, et le présentent à l’archidiacre de Paris, et luy le présente à Monsieur l’archevesque qui confère. Ainsi c’est de la main des aumosniers S. Denys que le prestre étoit conduit à l’Autel. Ce sont les aumosniers, à présent le convent, qui le stipendie et luy donne son gros... Cette église est du nombre de celles que les religieux desservoient autrefois en personne avant leur retraite. Et pour marque, les aumosniers se sont réservez le droict d’officier aux vespres premières et secondes, et grande messe du jour de la Purification chaque année et de prendre les oblations, tant en cire que deniers. Ainsi, ont toutes les marques de vrays curez primitifs. Le prestre qui dessert n’a que la vicairie perpétuelle. Et la cure résidoit en la personne de l’aumosnier. Mais depuis que, par la piété du feu Roy Louys XIII, d’heureuse mémoire, la Réforme a été introduite en l’abbaye de S. Denys, les officiers claustraux supprimez, et réunis à la mense conventuelle, l’aumosnerie y est tombée comme les autres. Et c’est à cause de cette union et suppression qu’aux Religieux de S. Denys appartiennent à présent les mesmes droicts qui appartenoient à l’aumosnier en la paroisse de la Chapelle, tant au spirituel qu’au temporel[2].

Dans ce même document, les religieux répondent de point en point aux réclamations de Virgille, en une forme qui n’est

  1. Archives Nationales. L. 840.
  2. Factum pour les Grand Prieur, religieux et convent de 5. Denys en France, à cause de l'Aumosnerie unie à leur mense... contre M. François Virgille, prestre, Vicaire perpétuel de la dite paroisse de la Chapelle et les Marguilliers d'icelle. (Archives Nationales. L. 865.)