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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

Ajoutons que le plan de Lefèvre, 1859, montre, en cet endroit, une base ou une tour de moulin, seul reste des cinq moulins que l'on trouve sur ce document.

On les voit également tous les cinq parfaitement et pittoresquement dessinés sur le plan cadastral de la Chapelle pour l'année 1814, ce qui prouve qu’ils existaient toujours à cette date.

Quoiqu’il en soit, ils tournaient encore, on n’en saurait douter, sous la Révolution, et étaient, comme tous ceux des environs de Paris, quelque peu placés sous la surveillance de la police. Une lettre du Comité de Sûreté générale à la Commission des subsistances, du 8 floréal an II (27 avril 1794), prescrivait aux meuniers chargés de la mouture des grains destinés à Paris, de faire cacheter les sacs avant de les laisser sortir de leurs moulins, afin de prévenir l’introduction dans les farines de matières étrangères et nuisibles qui pourraient y être introduites dans un but criminel et afin de nuire à l’approvisionnement de Paris. La Commission des subsistances était chargée de prendre « toutes mesures actives et efficaces qui obvieront à des dangers susceptibles d’altérer la confiance et la tranquillité publiques[1] ».

On reconnaît, à cette mesure, les inquiétudes qui tourmentaient l’esprit public en floréal an II.

Il nous faut revenir ici sur l’ancien chemin qui desservait particulièrement les cinq moulins, depuis la rue des Poissonniers jusqu’à la barrière Saint-Denis, et qui est représenté aujourd’hui par les rues Polonceau et de Jessaint.

On a vu que la rue Polonceau était jadis le chemin des Meuniers, et la rue de Jessaint, la seconde partie du chemin

  1. Archives Nationales. AF* II, 285 f* 23. Répertoire (l'Histoire de Paris pendant la Révolution, par A. Tuetey, t. XI, n* 1854.