Page:Lambeau - Histoire des communes annexées à Paris en 1859. La Chapelle Saint-Denis.djvu/123

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

d’or, derrière les murs du jardin et de l’écurie de la maison de la Goutte d’or, et au chemin des Poissonniers[1].

En 1787, une opération industrielle est signalée dans la région de la Goutte d’or, sous la forme d’une nitrière artificielle construite à l’angle du chemin des Poissonniers, dans l’emplacement où se trouvent aujourd’hui les rues de la Goutte d’or, Caplat, Polonceau et des Islettes (ci-devant Neuve-de-la-Goutte-d’or). Plusieurs associés avaient mis des sommes importantes dans l’entreprise et, au dire de Thiéry, fournirent, en 1787, pour plus de six millions de salpêtre à la Régie des poudres de l’État. Les ateliers, hangars et dépendances étaient, paraît-il, considérables[2].

Cet établissement portait alors le nom de Nitrière artificielle des cinq moulins et figure, avec tous ses développements, vers la rue des Poissonniers, dans le plan de Verniquet de 1791.

Une délibération du Conseil municipal de la Chapelle, du 14 février 1830, signale qu’en 1788 et 1789 le sieur Chéradame était propriétaire de la Salpêtrière : « qui existait sur la Chapelle, depuis la rue de la Goutte d’or jusqu’aux boulevards extérieurs, le long de la rue des Poissonniers[3]».

Cette exploitation était probablement beaucoup plus ancienne puisque, en 1678, on voit une vente faite par François Leschassier à Clément Le Brun, salpêtrier du roi, de terres sises au lieu dit les Couronnes, butte des Cinq Moulins, sur lesquelles sont édifiés deux moulins à vent, et proches des héritages du sieur Mansart, architecte[4].

  1. Archives Nationales. S. 6722 f* 114 V°.
  2. Guide des étrangers voyageurs à Paris, par Thiery, 1787. T. I, p. 467.
  3. Archives de la Seine. Registre n° 1 des délibérations du Conseil municipal de la Chapelle.
  4. Archives Nationales. S. 6646.