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LA CHAPELLE-SAINT-DENIS

La barrière Saint-Denis s’appelait également barrière de la Chapelle et, lorsque, pendant la Révolution, la ville de Saint-Denis eut changé son nom contre celui de Franciade notre pavillon suivit le mouvement et devint la barrière de Franciade.

Une lettre du 8 décembre 1792, adressée par les administrateurs du département de Police au ministre Roland, nous apprend que la barrière de la Chapelle a été saccagée, pillée, les ferrures et le plomb emportés par des malveillants. Ils demandent que des mesures soient prises pour empêcher que les pavillons de l’enceinte servent de repaires aux brigands dont Paris est alors rempli. Et les pétitionnaires ajoutent, en parlant des dits pavillons, et dans le langage imagé du temps :

C’est bien assez qu’ils ayent servis autrefois aux supports de la tirannie (sic)[1].

Elle est l’un des principaux passages pour la sortie de la capitale, et la Convention ne manque pas de la faire surveiller, en janvier 1793, à propos du bruit répandu que des malfaiteurs empêchent la circulation aux barrières afin d’organiser des massacres dans l’intérieur de la ville. Un inspecteur de police nous renseigne par la note ci-après :

En vertu de l’ordre à nous donné, nous nous sommes transportés aux différentes barrières de Paris, notamment celles de St Denis et de St Martin, lesquelles nous avons passé sans trouver aucun empêchement ny aucune force armée quelconque. Ce 16 janvier 1793, de la République française quatre heures et demie de relevée. Signé : Azur[2].

Dans la séance du Comité de Salut public, du 11 août 1793, une dénonciation fait connaître qu’il est passé en fraude, à la

  1. Archives Nationales. F7 36881.
  2. Archives Nationales. C. 244, no 322, fo 16.