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de son corps, et qui semble défier les hommes de lui enlever la dépouille de celui qui l’a aimé.

V.

Claude n’avait pas essayé de relever la maison éboulée de sa famille et de s’y refaire un asile à lui-même. Rien n’aurait été plus facile, quand la pierre, le bois, les tuiles, étaient encore sains. Pourquoi avait-il préféré se gîter au pied du rocher, sous une espèce de concavité qui formait autrefois l’étable des chèvres, et se coucher là comme un mendiant sous la porte ? Dieu le sait. Sans doute ce fut par quelque superstition secrète du cœur pour le toit où il avait vécu et aimé, ou par l’horreur de s’y voir seul et de le sentir si vide après l’avoir vu si plein. Car ce n’était pas par paresse ; il faisait toutes les semaines pour rien plus de travail qu’il n’en eût fallu pour relever et entretenir la solide cabane de sa mère.

VI.

Quoi qu’il en soit, sa maisonnette, ou plutôt sa