Page:Lamartine - Le tailleur de pierres de Saint-Point, ed Lecou, Furne, Pagnerre, 1851.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sait la veille dans sa négociation. Il consent, ajouta-t-il, à venir faire l’ouvrage de monsieur et à travailler pour le château, parce que madame est bonne pour les pauvres.

— Eh bien, allons voir le mur et mesurer le nombre et la largeur des dalles nécessaires à la couverture, dis-je aux deux paysans.

Ils s’acheminèrent avec moi vers les mélèzes.

Tout en marchant, je considérais à la dérobée le tailleur de pierre, car cet homme m’inspirait dès l’abord un certain respect. Quoique humble et timide d’attitude, on voyait qu’il ne se sentait point subjugué par l’ascendant de mon habit et par le prestige de ma maison, plus grande que celles du village, mais qu’il rendait compte de chacun de ses pas et de chacune de se s impressions à quelqu’un de plus grand et de plus haut que moi. Son recueillement portait Dieu en lui. L’allée tournante était longue du seuil de la maison à la brèche des cèdres. J’eus le temps de bien dessiner sa physionomie dans mon souvenir.

II.

Claude Des Huttes était un homme d’environ